Le blog du Collectif De Défense de la Marpa de lasseube.over-blog.com

Voici quelques extraits d'une interview donnée par Marie-Anne Monchamp, secrétaire d'Etat aux solidarités en charge de la dépendance, publiée dans Amphitéa Magazine de Juin 2011 :

Les personnes âgées dépendantes, ce sont nos proches aujourd'hui et peut-être nous demain !

La France de 2020-2030 atteindra alors son pic de vieilllissement. La réponse en termes de financement ne pourra intervenir qu'après que nous aurons défini le modèle d'accompagnement des personnes âgées dans la société française.  Le système actuel ne sera plus adapté aux personnes âgées du futur. Cette refondation devra privilégier la prévention, miser sur la participation sociale des personnes âgées, diversifier leurs modes d'accompagnement et de prise en charge, afin de sortir de l'approche très médicalisée de la dépendance. Non seulement nous pourrons ainsi améliorer la qualité de vie de nos ainés, mais en plus je suis certaine que cela sera moins coûteux pour notre système de protection sociale. Prolonger l'hospitalisation d'une personne âgée uniquement parce qu'il n'y a pas de solution d'aide à domicile après un accident, quel gâchis financier et humain !

La dépendance, c'est un risque au sens où ce n'est pas parce qu'on vieillit qu'on devient dépendant. La dépendance n'est pas certaine. Un peu plus de 13% seulement des plus de 80 ans sont dépendants.

Quel modèle de solidarité devons-nous construire pour intégrer pleinement le fait familial ? Il y aura à mieux prendre en compte la situation des aidants dont le projet de vie est de pouvoir accompagner leur proche et vivre leur vie quand même !

Nous terminons notre compte-rendu de cette émission par la "révélation" des secrets de ces centenaires.

Qu'est ce qui les fait vivre plus longtemps que d'autres ? L'émission a relevé 3 points fondamentaux : l'environnement, le mode de vie et la génétique.

Ainsi Joachim, l'ancien ouvrier, témoigne d'une vie sociale très active en participant au club du 3° âge et notamment aux  soirées dansantes, les dames se l'arrachent ! Pour Joachim et Robert ( l'ancien soldat), la proximité d'une  famille aidante est  compatible avec le désir d'indépendance.

L'activité  est aussi fondamentale pour les Japonais d'Okinawa qui font de la gymnastique 4 fois par semaine ensemble. Ils disent d'ailleurs qu'ils ne peuvent être heureux qu'ensemble. Pour eux, le fait d'avoir traversé des épreuves douloureuses comme la bataille de 1945 a scellé le destin de ce groupe, renforcé leurs relations. D'ailleurs, dès qu'ils atteignent 97 ans, une fête en leur honneur a lieu et les prépare à passer à l'état de centenaire.

Pour les Japonais, mais aussi les Sardes ou les Adventistes des Etats-Unis, l'alimentation est un facteur fondamental du bien-veillir. A Okinawa, les habitants ont moins de pathologies cardio-vasculaires ou de maladies d'Alzheimer car leur alimentation comporte 50% de radicaux libres en moins, leur régime est pauvre en calories. Les légumes verts et le tofu sont mangés lentement alors que la viande est remplacée par le poisson. Par ailleurs, l'isolement de l'île a renforcé les traditions culinaires. On retrouve cet isolement  en Sardaigne où d'anciens bergers qui parcouraient 30 kilomètres par jour consomment une nourriture traditionnelle méditerranéenne (pain, huile d'olive, poisson) . Les anti-oxydants naturels (polyphénol)  limitent les problèmes cardio-vasculaires. Pour eux, les centres gériatriques n'existent pas.

Enfin, un laboratoire de recherches lillois aurait  trouvé un gène chez les centenaires qui ne se trouve pas chez les malades d'Alzheimer.

Nous avons retenu quelques propos entendus lors de cette émission  "Le secret des centenaires" . 

De Joachim,  102 ans,  ancien ouvrier au Chantier Naval de Saint Nazaire :

"Il fallait être costaud ;

je mange comme d'habitude, j'ai fumé 4-5 cigarettes par jour, il y a 20 ans que je ne fume plus ;

je ne m'ennuie pas , je suis aidé par mes enfants, je fais mes courses au supermarché, sinon ce serait la maison de retraite".

D'Odette, 102 ans, à Bayonne :

"Je me fais belle, je mets des bijoux pour rester convenable ;

l'âge, je n'y pense pas ; la modernisation ça va vite, l'ordinateur je ne connais pas, l'euro pas trop non plus"

De Robert, 104 ans, ancien combattant , 7 fois médaillé :

"Ca s'est fait tout seul, je vis comme tout le monde, sans analyser la chose ;

Quand vous faites tous les jours ce que vous voulez, c'est merveilleux, je fais ce que je veux, je me couche quand je veux, je me lève quand je veux...

La joie de vivre donne la longévité, un bonhomme qui rouspète tout le temps se fatigue ;

Casser sa pipe, il faut le prendre avec philosophie, je n'ai pas peur, on y pense mais est-ce que c'est normal de venir au monde pour casser sa pipe ? "

Nous reviendrons prochainement sur cette émission.

La MARPA est une structure pour personnes âgées valides ou peu dépendantes.

     L'autonomie des résidents existe et est préservée.